La quarantième réunion du groupe : une réunion comme les autres ?

Bernard Roy

LAMSADE, Université Paris-Dauphine, Place du Maréchal De Lattre de Tassigny, 75775 Paris Cedex 16, France

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La quarantième réunion du groupe : une réunion comme les autres ?

Ayant pris la responsabilité dĠorganiser cette quarantième réunion, je me suis demandé si, en raison de lĠanniversaire quĠelle marquait, il fallait chercher à lui donner un contenu scientifique exceptionnel. Je nĠai pas cru bon de le faire ou, plus exactement, je nĠai pas su comment le faire tout en respectant les objectifs et lĠesprit du groupe de travail. Le programme de cette quarantième réunion a donc été élaboré selon la procédure habituelle. CĠest sur le plan des rencontres, de la vie et de lĠavenir du groupe que jĠai souhaité souligner le caractère anniversaire de cette quarantième réunion.

A Paris puis à Bordeux nous avons entendu, comme à lĠhabitude, quelques interventions théoriques et quelques autres résolument tournées vers la mise en application. Comme cela est normal dans le cadre dĠune réunion de groupe de travail, les présentations nĠavaient pas nécessairement le caractère achevé et bien poli que lĠon attend dĠune communication à un congrès international. Une fois de plus, il sĠest agi de soumettre des travaux en cours à la critique constructive du groupe. Il en est resulté quelques débats très riches. Toutefois, ce qui a intéressé les uns nĠa pas passionné certains autres. Cela tient évidemment à la diversité des préoccupations mais aussi au fait que certains sont davantage sensibles aux résultats théoriques, dĠautres à des développements conceptuels et méthodologiques et dĠautres encore à la pertinence des propos pour une mise en Ïuvre dans le cadre dĠapplications effectives. Mais la richesse du groupe ne tient-elle pas à cette variété de préoccupations ?

Un groupe de travail sur lĠaide multicritère à la décision : pourquoi faire ?

JĠaimerais rappeler ici les autres objectifs de notre groupe de travail tels quĠils ont été, à plusieurs reprises, réaffirmés. La formulation qui suit est celle qui figure dans European Journal of Operational Research, Volume 15, Number 1, January 1984, 15-16.

Ne convient-il pas aujourdĠhui de se demander si ces objectifs sont toujours ceux que le groupe doit sĠassigner et, par conséquent, ceux que les organisateurs doivent avoir présents à lĠesprit lorsquĠils préparent et conduisent une des nos rencontres bi-annuelles ?

Le 20e anniversaire : une année charnière ?

Le petit dossier qui a été remis à chacun des participants à la réunion de Paris-Bordeaux avait précisément pour objet dĠamorcer un processus de réflexion sur le fonctionnement de notre groupe. Ce processus devrait sĠachever les 16 et 17 mars 1995 à Lausanne où nombreux seront, je lĠespère, les membres du groupe pour en débattre. Ce débat devrait donner naissance à quelques recommandations que les prochains organisateurs auront peut-être pour mission de rappeler lĠannonce préparatoire de la réunion quĠils auront en charge et quĠils devront sans doute aussi prendre en compte au moment de lĠétablissement du progarmme.

Depuis 20 ans, notre groupe nĠa cessé de se développer en accueillant régulièrement de nouveaux membres et en affirmant son influence. Nos quarante réunions ont eu, au regard des objectifs rappelés plus haut, un succès sans doute inégal mais aucune, durant vingt ans, nĠa fait défaut. CĠest le signe que ces objectifs répondaient à une attente et que les règles de fonctionnement étaient adaptées à ces objectifs. Vingt ans cĠest long, et on sait que toutes les formules sĠusent. CĠest pourquoi, même sĠil devait sĠavérer que les objectifs demeurent aujourdĠhui encore pertinents et mobilisateurs, il faut, en tout état de cause, souhaiter que des idées novatrices quant au fonctionnement du groupe recueillent son assentiment et soient à même dĠen assurer la pérennité pour vingt ans encore.

Pour les prochaines années, doit-on chercher à privilégier certains sujets de débat ?

Si un groupe de travail tel que le nôtre peut, sans trop de difficultés, réviser ses objectifs, repenser ses règles de fonctionnement de façon à sĠadapter à ce quĠest devenu sont champ de réflexion vingt ans après, il lui est sans doute beaucoup plus difficile dĠadopter une position volontariste quant à ses axes de réflexion. Doit-il chercher à le faire ? Certains seront sans doute tentés à répondre non en posant, a priori, que le groupe doit faire confiance à ses membres pour trouver et proposer des sujets dĠexposés et de discussion concernant les points cruciaux de lĠaide multicritère à la décision telle quĠelle se développe au fil des années. DĠautres pourront estimer quĠil y a là un risque dĠenlisement dû au fait que chacun aura tendance à proposer toujours plus de la même chose. Les nouveaux membres se feront rares et le groupe se repliera de plus en plus sur lui-même. Pour ma part, je pense que ce risque ne doit pas être négligé.

Peut-on concevoir nos réunions de telle sorte quĠelles continuent à accueillir, assez largement, les propositions spontanées que font les membres du groupe tout en privilégiant certains thèmes, certains types de préoccupations, ce qui ne manquera pas, en retour, de stimuler des recherches dans ces directions ? Si une formule adéquate reste à mettre au point dans cette perspective, il nous faudra aussi cerner et choisir les thèmes, les types de préoccupations en question. Sans préjuger de ce qui pourra être décidé à Lausanne à ce sujet, on peut déjè sĠinspirer de deux textes récemment parus :

JĠaimerais les compléter en attirant lĠattention sur quelques pistes complémentaires.